Vous allez commencer la diversification alimentaire de votre bébé ? Vous vous posez des questions sur les choix d’aliments ?
Ça a l’air bon, tous ces petits pots ! C’est tentant ces appellations, presque comme une carte de restaurant !
Pour vous, c’est une évidence d’acheter des « petits pots », puis des « petits plats » pour votre bébé ? Mais votre meilleure amie vous dit « surtout pas » ! Que faire ?
Pour vous aider à faire vos choix, je vous propose dans cet article quelques réflexions et suggestions.
Pour relativiser les choses, d’abord un peu d’histoire :
dans les années 50, (mon enfance), les bébés dans la première année, ne mangeaient en plus du lait que des bouillies, éventuellement chocolatées, et progressivement d’abord du bouillon de légumes , puis trés lentement des légumes écrasés.
Les petits suisses étaient nature et les yaourts aromatisés (vanille, café, chocolat) n’avaient que peu d’années d’existence
Les mamans donnaient aux bébés des aliments qu’elles préparaient elles-mêmes, et les bébés apprenaient à manger selon les habitudes culinaires familiales.
Et c’est encore le cas pour la majorité des mamans dans le monde !
Dans cette période très hygiéniste et focalisée sur le côté « pratique » de la vie, et la (soi-disant) libération de la femme face aux tâches ménagères, avec aussi l’augmentation du niveau de vie moyen des ménages après la guerre, tout ce qui leur évitait les corvées ménagères paraissait un progrès génial,
Le développement de l’industrie alimentaire, et entre autres celle destinée aux bébés a profité de cet état d’esprit, et explosé avec l’augmentation rapide du travail des femmes à l’extérieur, leur laissant peu de temps pour cuisiner. C’est aussi l’époque du développement des supermarchés, de la généralisation des réfrigérateurs dans les années 1950 à 1960, et …de la pub !
Les premiers petits pots étaient sensés faciliter les déplacements, les visites chez une amie, les voyages. Personne ne pensait qu’ils pourraient un jour devenir des aliments de tous les jours.
Et maintenant ?
Les petits pots et petits plats préparés sont devenus la norme, et on s’est habitué, sans trop se poser de questions, à ces rayons de supermarchés uniquement dédiés aux aliments pour bébé. Beaucoup de mamans diversifient l’alimentation de leur bébé quasi exclusivement de cette façon.
Certaines pensent même que c’est mieux pour leur bébé ! Quel succès commercial ! Quelle force de persuasion de la publicité !
En avez-vous déjà goûté ? A part certaines compotes, franchement….c’est carrément à vous dégoûter de manger !
Je reconnais qu’il m’est arrivé de conseiller à des mamans débordées, d’en utiliser au tout début de la diversification, quand bébé ne mange que 5-6 cuillérées de purée de carottes ou de compote de pommes, en rapport avec le temps de préparation maison, l’épluchage, l’évier sale, la vaisselle !
Mais en fait non, je ne dis plus ça depuis longtemps ! depuis surtout que tant de familles sont équipées de robots, de congélateurs et de micro-ondes.
Alors que faire ?
En fait, si vous-mêmes mangez sainement, c’est-à-dire des fruits, légumes ou céréales à chaque repas, il est beaucoup plus sain et économique de faire vous-mêmes, et surtout votre bébé apprendra à manger comme vous.
Si vous allaitez votre bébé, beaucoup d’aliments que vous mangez changent le goût de votre lait. Votre bébé s’habitue ainsi en douceur à vos habitudes alimentaires et au goût de vos aliments à vous.
Par exemple, j’ai souvent remarqué que les bébés de famille originaires d’Inde ou du Sri-Lanka et allaités sentaient la bonne odeur du curry mangé chaque jour par leur maman !
Comment conseiller à une maman d’origine asiatique, de donner à son bébé des petits pots de boeuf-carottes, ou du colin-mousseline ? Quid du bébé qui hume les odeurs de plats thaï ou indien quand sa maman cuisine, puis doit manger de la cuisine sans aucun épice ou saveur du petit pot industriel à la française !
D’autre part, je suis toujours interpellée, et inquiète pour elles, de voir tant de mamans, déjà si occupées si ce n’est débordées, faire 3 ou 4 menus différents pour leur famille ! Ce problème commence pour moi dès ce moment de diversification.
Il semble normal et même nécessaire que votre bébé, en développant son goût, s’habitue tout de suite à votre alimentation.
Bien sûr, chacun peut avoir des dégoûts ou des régals différents, et rien n’empêche d’adapter de temps en temps le menu, ou de faire une exception pour faire plaisir à l’un ou l’autre.
En pratique, si vous cuisinez pour vous, il y a peu de plats courants qu’on ne peut pas assaisonner après cuisson, pour éviter de donner au bébé des plats déjà salés ! A un moment ou l’autre de la préparation, vous pouvez prélever une partie à mixer pour votre bébé. Et vous verrez vite qu’il est moins cher de cuire 1/2 carotte ou 1/2 pomme que d’acheter un petit pot !
Le seul impératif est d’avoir un bon robot, et de vérifier qu’on ne laisse pas de morceaux au début, sauf si vous décidez de vous lancer dans la DME (la diversification menée par l’enfant), technique vraiment intéressante qui se développe à l’heure actuelle. (Mais que je ne connais pas assez bien encore pour vous en parler)
Certains bébés acceptent dès 6 mois des aliments qui ne sont pas absolument lisses. D’autres ont longtemps du mal à avaler les morceaux, parfois jusqu’à 2 ou 3 ans. Pour les y inciter, rien de tel que donner leurs aliments préférés en petits morceaux, progressivement.
Attention, il ne s’agit pas de caprice, un aliment qu’on aime passe réellement toujours mieux , même pour vous, adulte !. Et si votre enfant a eu peur une fois, car il s’est étouffé ou a eu des hauts-le-coeur, il acceptera plus facilement des tout petits morceaux de fraise que de haricots verts. Tenez-en compte pour l’habituer en douceur.
Pour ce qui est des petits pots ou plats préparés, même correspondant à des normes strictes, ou même bio, ils ne remplaceront jamais des aliments frais.
J’ai même tendance à penser que si tant d’enfants refusent ensuite tous les légumes pendant des années, c’est peut-être en partie à cause de ces purées sans goût et sans consistance qu’ils ont mangé tous les jours pendant souvent plus d’un an !
Ne soyez pas perfectionniste, simplifiez-vous la vie !
Pour ma part, je ne suis pas du genre rigide, à tout rejeter en bloc ! Je compatis tous les jours avec les mamans débordées. Les petits pots peuvent être une vrai aide à un moment donné :
– soit au tout début si vous manquez de temps pour préparer quelques cuillerées bien lisses, difficiles à faire chez soi,
– soit bien sûr dans une période où il vous est impossible de cuisiner, surcharge de travail, maladie, électroménager en panne etc…
– soit en voyage, ou en visite, ce qui était leur raison d’être première. Ils se gardent sans frigo et sont donc plus sûrs dans ces conditions que celui fait maison et congelé.
Voilà ce que j’avais envie de vous dire sur ce sujet. Simplifiez-vous la vie oui, mais ne laissez pas l’industrie alimentaire vous enlever votre instinct de mère, ni la publicité vous dicter ce que vous devez faire ! Comme toujours, trouvez le juste équilibre qui vous convient, sans vous culpabiliser.
Dites-moi en commentaire ce que vous en pensez, comment vous faites,
Et pour d’autres conseils, rejoignez-moi sur Instagram : @la_naissance_des_mamans,
ou contactez-moi à l’adresse : contact@lanaissancedesmamans.fr
A bientôt !
Martine de Vigan
Bonjour,
Votre article est intéressant! En revanche il n’aborde pas la diversification autonome (aussi appelée DME) qui est pratiquée dans tellement plus de pays que les purées! Beaucoup plus simple pour un quotidien de maman bien que ça soit salissant et quel plaisir de VIVRE le repas avec ses enfants! Les PMI en parlent de plus en plus aux mamans, quel bonheur! Mes filles ont pratiqué la DME, elles sont curieuses, mangent de tout et je n’ai aucun problème avec les légumes! Elles gèrent elles-mêmes leurs quantités et ainsi leur satiété 🙂
Belle journée
Oui Malou, je suis d’accord avec vous, mais je peux vous assurer que la DME est malheureusement encore vraiment marginale, même si elle se développe, et je cherche à aider un maximum de mamans, justement en les faisant refléchir peu à peu selon leur situation et leurs façons de faire actuelles. Quand vous parlez des PMI, ce n’est malheureusement pas encore toutes, loin de là ! Donc un pas après l’autre. Je pense bien parler de la DME un de ces jours. En tous cas, merci de votre témoignage qui me conforte moi aussi dans mes convictions. A vous aussi bonne journée.