Vous êtes dans ce cas ?
Complètement déstabilisée, vous avez l’impression d’être une mère horrible, de l’abandonner ?
Pourtant, avant, il arrivait en souriant, il tendait les bras à son assistante maternelle ou à l’auxiliaire qui l’accueillait … !
Que se passe-t-il pour que ce soit devenu un drame quotidien ?
C’est seulement que votre bébé grandit, et c’est seulement maintenant qu’il rèalise que vous partez, ….et il faudra encore longtemps pour qu’il puisse imaginer oú vous allez !
Votre bébé n’est pas « difficile », il vit mal ce moment, c’est toujours passager, surtout si vous réfléchissez à votre angoisse à vous…Vous vous sentez nulle ? Méchante ? Oups, est-ce que ça pourrait être votre “enfant intérieur” qui vous souffle son histoire et les peurs de votre enfance…
Peut-être d’ailleurs votre bébé fait-il la même chose dans la maison, il ne supporte pas que vous soyiez dans une autre pièce, ou bien il hurle quand son père part faire une course, et ça vous énerve mais ne vous fait pas culpabiliser pourquoi cette difference ?
Dans les années 90, une pub passait en boucle à la télévision qui faisait dire à un grand bébé : « le matin, papa et maman vont derrière la porte » et c’était très bien vu !
C’est la clé : votre bébé est à un stade de développement et de compréhension du monde qui ne lui permet pas d’imaginer où vous allez, d’imaginer même que vous existez vraiment quand il ne vous voit pas !
Vous imaginez l’angoisse ? Mettez-vous dans cette situation : vous êtes seule dans une pièce, et imaginez que le monde autour n’existe plus…
Comment l’aider ?
J’ai moi-même souvent accompagné des petits enfants qui restaient collés à la porte de leur salle de crèche en pleurant ! Leur désarroi est bien réel : j’ai souvent emmené des petits « derrière la porte », pour qu’ils vérifient que Maman n’était pas là, voire même jusqu’à la porte de la crèche pour voir la rue et le fait qu’elle n’était plus là, mais en expliquant et réexpliquant qu’elle était passé par là pour aller jusqu’à sa voiture, ou jusqu’au métro.
A cet âge, il est plus facile de comprendre si on voit la personne s’éloigner, ce qui n’empêche pas d’être triste, plutôt que si on reste derrière une porte. Mais il faut que l’enfant vive cette expérience , bien sûr en étant accompagné, rassuré sur le fait que maman « marche dans la rue ou fait des choses qu’il connait.
C’est peu à peu qu’il peut commencer à visualiser, à imaginer une situation qu’il n’a pas sous les yeux, c’est plus ou moins long selon les enfants.
Il peut aussi avoir vécu une séparation qu’il n’a pas comprise ou qui est allée trop vite, et comment saura-t-il que vous allez revenir ? C’est magique ?
Si vous l’avez une fois laissé pendant qu’il dormait chez ses grands-parents, ou posé endormi dans son lit de la crèche ou même dans les bras de son auxiliaire, lui peut le vivre comme votre disparition « magique » quand il se réveille…
Donc il y a plusieurs situations :
Le plus souvent, la difficulté apparaît avec « l’angoisse de séparation » classiquement vers 8-9 mois, mais parfois bien avant, et parfois plutôt vers 14 mois ou plus, (mais parfois pas du tout chez un enfant bien sécurisé).!
Beaucoup de choses peuvent aggraver cette période délicate et entrer en ligne de compte, selon l’expérience qu’a accumulée votre bébé, dès le jour de sa naissance :
-un accouchement traumatique et une séparation d’avec vous !
-une hospitalisation sans que vous puissiez etre là,
– avoir été laissé seul un trop long moment dans une pièce, sans aucune présence ou voix (cf la notion de « portage psychologique
-que vous soyiez partie pendant qu’il dormait, avec le risque qu’il ne veuille plus s’endormir de peur que vous disparaissiez !
Pour l’aider à passer cette étape, il y a plusieurs choses que vous pouvez faire :
Jouer le plus possible à « coucou » en se cachant d’abord très peu de temps (derrière un vêtement ou une serviette pendant le change par exemple), puis derrière un meuble ou une porte… Ça l’entraîne à comprendre que vous êtes encore là quand il vous entend mais ne vous voit pas.
On peut aussi jouer à cacher des objets pour l’entrainer à ce qu’on appelle « la persistance de l’objet », c’est à dire comprendre qu’un jouet ou vous continuez d’exister même quand il ne le-vous voit pas. Ensuite lui détailler selon l’âge au début pas plus de 2 actions, puis 3 que vous allez faire : je vais dans la cuisine, chercher ton biberon, et je reviens.
Beaucoup de parents pensent avoir vraiment dit cette phrase tout haut, mais en fait n’ont dit que « attends » ou « sois sage ».
Detaillez les moments importants de sa journée : tu vas jouer, et aller au parc avec mamie… ou je te mets dans ton lit pour dormir, et après tu mangeras, ou papa sera là…
Dites toujours que vous allez revenir et à quel moment de sa journée, demandez qu’on le prévienne, dites-lui que vous avez confiance, que vous le savez en sécurité, qu’il peut prendre plaisir sans vous.
Se mettre â la place du bébé et de tout ce qu’il ne sait pas ou ne comprend pas, ce n’est pas si facile, car ça nous demande de réfléchir en permanence, de remettre en cause nos automatismes, d’être très attentif aux moindres signes que donne l’enfant, et à tatonner pour comprendre ce qui le perturbe
Bien sûr, ne jamais lui mentir est la base pour que sa totale confiance en vous s’installe !
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J’espère que cet article vous aura donné des postes pour mieux comprendre ce qui se passe pour votre tout-petit quand vous partez. Vous faites ce qu’il faut ! C’est juste qu’il faut qu’il comprenne, peu a peu, que même quand vous le laissez, vous l’aimez et pensez à lui !
Soyez calme et confiante, rassurante, et tout ira de mieux en mieux !
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Martine de Vigan